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Pamphlets


Bonne année

Bonne année

Ahh ! Les joies des fêtes de fin d'année ! La période bénie des cuites en chaîne 1996 s'achève, il est temps de faire ce qu'on se refuse à faire durant l'année entière jeter un regard en arrière.
N'oublions pas que le soir de la Saint Sylvestre tous les bobos, toutes les crises et tous les malheurs de cette année s'évanouiront dans l'esprit des français comme la neige (qui les rend grincheux alors qu'ils l'attendaient tous avec cette impatience propre aux enfants) fond au soleil. A minuit, le 31, la France entière ressortira son éternel sourire du premier de l'an avec sa fameuse bise assortie, promesse de bonheur pour l'année à venir, promesse qui sent la charogne. Avant les festivités, il est donc légitime d'opérer un léger retour en arrière afin de verser une larme de crocodile sur l'année qui se meurt avant de soutirer tout l'espoir possible de l'année qui s'annonce.
En ce 31 décembre, il est une certitude qui se révélera aux habitants de l'hexagone on la regrettera cette douce et tendre année 1996.
Pourquoi va-t-on la regretter ? Je ne sais pas, le français non plus n'en sait rien mais, pour faire comme tout le monde, il va la regretter aussi sincèrement que le lion sommeillant regrette d'avoir bouffé cette succulente gazelle pour son dîner. On a pourtant toutes les raisons de la regretter cette chère année. Mais si ! Souvenez-vous !
Le journaliste qui vous empoisonnait tous les soirs avec ses bien-aimés bovins dont on n'est toujours pas sûrs qu'ils soient dangereux, voilà un bon souvenir ! Et ces salariés mécontents, ces fonctionnaires, ces étudiants, ces routiers, ces pêcheurs, ces agriculteurs !
J'ai oublié quelqu'un ?
"Oui, moi ! ".
"Ah pardon ! ".
Et lui, là-bas, dans le fond, qui avait peur d'être oublié. Toute l'année ces gens-là l'ont passée à râler à tous vents et à faire chier le reste de la France en lui demandant un minimum de solidarité, et ces gens-là nagent dans le bonheur et naviguent sur un nuage cotonneux à l'approche des fêtes. Tous ont oublié qu'à un moment ou à un autre de cette chère année 1996, le reste du monde les a maudits pour les avoir tant emmerdés.
Alors veuillez m'excuser chers français, mais votre bise du premier de l'an, elle sent le rat crevé et pas seulement à cause de tout l'ail dont vous vous êtes bourrés.
En fait, 1996 fut une année de merde et ce fut un grand cru ! Alors bonne année mes chers compatriotes !



© LAFFREUX 1996


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