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Pamphlets


Labyrinthe

Labyrinthe

Un laboratoire, une souris: le jeu d'un scientifique qui crée du sérieux avec du ludique. Une petite boule de poils blanche vient d'entrer entre ces murs desquels un seul chemin peut l'extirper. Le petit rongeur tourne, erre, sous le regard attentif mais amusé et peut-être attendri de celui qui a ouvert la porte conduisant à ce dédale de choix qui n'en sont pas. Le parcours était dessiné d'avance: une seule solution, pas de rémission.
Un laboratoire, une souris, un labyrinthe et toujours cet homme en blanc, anonyme, qui observe sans compatir, sans se manifester. Le petit animal avance mais il commence à comprendre: tout n'est qu'illusion. Impasses, trompe-l'œil, le petit rongeur s'entête, il sait bien qu'il finira par trouver la sortie.
Un pays, une ville, un homme qui erre dans un dédale de rues. Le rongeur ne le sait pas, mais il n'est pas le seul à être le jouet de ces gens anonymes. L'homme erre sans réel but, il voudrait seulement sortir de ces murs qui l'étouffent et il sait qu'il finira par y arriver. Un univers, une planète, une humanité et au-dessus, quelqu'un qui sait où se trouve la sortie. Où qu'elle aille, quel que soit l'espace disponible, l'humanité se sent à l'étroit, enfermée par une main qui a déjà dessiné les contours de son lendemain, de sa liberté.
Etourdie par des questions auxquelles elle ne sait que répondre, elle se tourne vers l'homme en blouse blanche, le seul qui sache vraiment le pourquoi. Même s'il ne répond pas à ses appels, elle sait qu'il l'entend mais certains ne sont pas de cet avis, ils préfèrent chercher ailleurs, trouver eux-mêmes, enfiler la blouse blanche de celui qui sait.
L'humanité tient deux dialogues différents : à l'homme en blouse blanche, elle adresse des équations, à celui qui détient la réponse, elle adresse ses prières, mais sans grande conviction. Depuis qu'elle est entrée dans le film, elle ne s'est inquiétée de rien d'autre que de la fin. Elle ne peut attendre, il lui faut des réponses à ses questions: tout, tout de suite.



© LAFFREUX 1996


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