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Ni mort ni vivant, ni bon ni mauvais,
rien n'est si défini qui ne saurait changer.
En toute ombre est lumière, un espoir pour les morts.
En chaque saint un démon, un vice en l'innocent
et toute soif de raison génère son lot de torts.
Vertu devient péché, haine amour en l'instant.
Jamais de jour ou nuit nos mondes partagés,
tout simplement gris à la nuit tombée.
Aube ou crépuscule, zénith ou pleine lune,
rien de si différent, ces minutes ne font qu'une.
En toutes l'avènement, le triomphe du temps,
car il est seul en fait à n'être d'aucun camp.
L'arbitre de nos guerres, soigneur de nos blessures,
jamais ne loue les pieux ni ne condamne morsure.
Si vains sont nos combats, inutiles nos victimes.
Salut, damnation, tous sont légitimes.
Extermination, canonisation.
Le soleil produit l'ombre et la nuit crée la lune.
Chacun est nécessaire, comme le sable à la dune.
Rien vraiment d'insensé et pas d'opposition :
quand l'un cherche le noir pour survivre au trop clair
et l'autre la lumière pour aveugler la mort.
En cette antique guerre, pas de terre de raison
car chacun se trompe pour une obsession.
© LAFFREUX 1999
