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C'est sa main dans la sienne et son regard sur elle
Et quel que soit l'endroit c'est pour lui qu'elle est belle.
C'est son sourire aussi, et celui dans ses yeux
Qui fait qu'en sa présence tout ne peut qu'aller mieux.
Ils sont juste assis là tandis que des gens passent
En glissant des regards pour voir l'amour en face.
Car ils ne parlent pas les amants sur le banc.
Ils sont là simplement pour partager leur temps.
Et cet homme avec elle, ce pourrait être moi
Cette moue attendrie pourrait être la mienne.
De son rire indulgent à son profond émoi
Ce pourrait être moi, le gardien de ses peines.
C'est son souffle sur elle et ses lèvres en son cou
Tandis que file un train, calmement, sans à-coups
Et quoi qu'en pensent les gens plus rien n'a d'importance
C'est beaucoup de tendresse mais aucune indécence.
C'est sa main doucement, démêlant ses cheveux
Et pas grand chose en fait pour qu'ils se sentent heureux
Car tout ce qu'ils partagent, c'est un peu de silence
Un soupçon d'abandon et beaucoup de présence.
Et cet amant muet, ce pourrait être moi.
Cette main, ce regard, ce sourire et ces yeux
Sont encore les cadeaux que j'appelle de mes vœux
Mais mon souffle en son cou n'existe toujours pas.
Ce pourrait être moi et ce pourrait être elle
Mon seul bien à ce jour est un conditionnel.
© LAFFREUX 2000
