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Poèmes


Coupable

La sentence

Quel est ce crime en fait ? Est-ce un affreux forfait ?
Qu'ai-je donc avoué qui l'ait fait se murer ?
Péché d'honnêteté m'est compté en méfait,
chaque jour le silence reste seul à durer.
Je suis coupable, oui... j'ai commis un impair
et je paie mon délit du prix de son absence.
Elle ne veut pas savoir tout ce que, moi, j'y perds
quand pour se retrouver, elle part dans l'autre sens.
L'aveu est bien ma faute et l'amour mon mobile
et me voilà proscrit, ignoré, rejeté.
Sans aucune indulgence, la sentence défile,
plus rien pour l'arrêter et le mot est jeté :



ADIEU



Me voilà le méchant, le coupable à punir
et pour réparation, elle ne sait que me fuir.
Je suis un assassin, j'ai tué l'amitié
alors je suis jugé, ni clémence ni pitié.
Mon vice est ma franchise, mon délit : un aveu.
Je n'aurais jamais du aller contre ses vœux
mais à trop ménager on ne fait que mentir
et les non-dits, toujours, finissent par tout détruire.
Ingratitude, encore, et lourde certitude
que celle de l'effacer pour une sotte attitude.
Jamais je n'ai eu droit à ces ménagements
que je lui accordais pour la voir aller mieux.
En douceur et sans heurts j'attendais sagement
qu'elle soit prête enfin à tout lire en mes yeux.


Mais depuis trop longtemps elle ne regarde plus...
Elle me dit que je compte et je reste à l'attendre
en finissant par croire que je suis superflu.
A quoi lui suis-je utile ? Elle ne veut pas comprendre
que pour m'aider un peu elle devrait tolérer,
et qu'à son tour enfin, elle pourrait pardonner.
A son silence odieux j'ai préféré l'adieu
même s'il n'est pas sûr que je l'accepte mieux.



© LAFFREUX 2000


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