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Poèmes


Invisible

Brouillard

D'abord c'est sa chaleur qui vient là me couvrir
et rien autour ne vit, peu me chaut de mourir,
car ici en l'instant je suis son seul refuge,
seul endroit préservé qui reçoit son déluge.
Ensuite sont les sanglots : les secousses en son corps
la poussent à me serrer toujours plus fort encore.


Puis voilà la tiédeur et l'humide vaisseau
des ses larmes sans fard qui sont tel un ruisseau.
Chaud tiède et froid bien sûr, autant de sensations
qui sont nées d'un amour et mortes d'une passion.
Serrés, proches et secoués, partageant ces tourments,
on sait que chaque fois les maux sont si gourmands
qu'il nous faudra quelqu'un pour alléger leurs poids.
Et l'on rêve, l'oeil humide, de la toucher du doigt
cette moitié de nous qui semble se cacher
et qu'on ne force pas de peur de tout gâcher.


Sur mon épaule chaude je jette un bref regard.
Elle est mouillée aussi mais ce qui est bizarre
c'est que rien n'y repose malgré les soubresauts.
Alors pour deviner ce qui me donne l'assaut
je regarde plus bas mais là rien ne demeure.
Ainsi à l'évidence, ce n'est que moi qui pleure,
qui sanglote et qui souffre songeant à ce fantôme
qui hante sans cesser mon horizon désert.
Qui il est, je l'ignore, mais je sais que je l'aime
et mon âme se vide quand je rêve qu'il me serre.


C'est le sang de l'amour qui coule sur mon épaule
Et les pleurs de mon coeur qui me font si humide.
Mais la vie est cruelle et me laisse stupide
Loin de toi, invisible, écrouée, comme en geôle.



© LAFFREUX 1999


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