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Poèmes


A vous, pilleurs de tombes

Pilleur

Vous qui passiez par là, prompts à vous étancher
et qui m'avez mordu et aspiré la moelle,
sachez que sur la tombe où vous comptiez danser
pèse un regard brûlant, ravivant l'étincelle,
qui fur jadis éteinte, au souffle d'une autre âme.
C'est ma paternité que ce soir je réclame.


A vous, pilleurs de tombes, sur mon marbre chantant,
je demande le vrai et la réparation.
L'on m'a cru disparu, puisque nul ne m'entend
mais je ne suis ni mort, ni en hibernation :
je ne fais qu'une pause, attendant que les mots
comme ils l'ont toujours fait, m'appellent de nouveau.


Voyez la pamoison qui gagne les lecteurs,
savourez à loisir les rires débonnaires,
goûtez à la douceur des vivats populaires.
Sachez apprécier tous ces petits bonheurs
mais ne me voyez pas, couché dessous ma lame,
incapable d'agir ou d'asséner les blâmes.


A vous, pilleurs de tombes qui moquez mon crédit
je dois et je dédie les vers de mon retour.
Allez-vous supposer encore que je spolie,
que je copie, je triche, que je vous joue un tour ?
Ou serais-je enfin vu comme le bon badaud
celui qui a dit vrai et qu'on a jugé sot ?


Votre éloquent silence ne prêche pas pour vous
et je compte ce soir éclairer les raisons.
Qui d'autre que le père aurait crié au loup,
attendant que Scapin avoue sa trahison ?
Qui d'autre que l'auteur pourrait prouver le faux
sans trop se dévoiler, ni trop courber le dos ?


A vous, rieurs de l'ombre qui enviez mes rimes
évitez je vous prie d'en détourner l'essence
car aucun imposteur ne montera aux cimes
en détournant mes mots, en altérant leur sens.
A vous indélicats, piètres caméléons,
l'on montrera bientôt lequel était le c...



© LAFFREUX 2008


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