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Ce n'est vraiment rien de très grave : juste un matin ou bien un soir.
Elle s'occupait à quelque chose, elle espérait sans trop y croire...
Il essayait de s'affairer, croyant laisser tout ça derrière...
Mais on ne les efface pas, ils vivent, les souvenirs d'hier.
Pour quelques notes elle ne voit plus, ses yeux sont à nouveau brillants...
Sur une mélodie perdue, il la revoit, debout, riant...
A quoi bon ? C'est si vain ! De tout garder en soi
Pour quelques notes, encore, les voilà bien amers...
Alors que sonnent les mots, la conscience aux abois,
Ils ressentent leurs appels, leurs bouteilles à la mer
Et pour ces SOS, aucun destinataire.
A nouveau, par hasard, ils sont tous deux à terre
Ce ne sera jamais trop long : juste un instant, parmi tant d'heures...
Mais c'est encore une addition, à ajouter à tous ces heurts.
Sans le savoir, pour quelque temps, ils ont renoncé à se battre.
Et séparés par leur raison ils sont unis par leurs douleurs.
Ils se croyaient assez solides ! Ce petit rien, pour les abattre...
Les souvenirs, sur quelques notes, ont ravivé trop de couleurs.
A quoi bon ? C'est si vain ! De vouloir oublier
Pour quelques notes, encore, les revoilà liés
Par une mémoire commune que le temps apaise peu.
Et si lui-même échoue, dites-leur qui le peut.
Car nombre d'autres, avant, ont tenté de guérir
De ces séparations qu'on sent nous faire mourir.
Pour quelques notes, on vit. Pour quelques notes, on meurt
Sur des mots partagés reviennent ces douleurs.
D'autres encore s'ajoutent et la vie continue
Mais c'est ainsi, toujours, que le cœur est à nu.
On vit, on meurt, on aime, on essaie, on échoue
On survit, on trébuche, on persiste et... on joue ?
© LAFFREUX 2001
