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C'est sur les flancs usés d'un mont très singulier
que coulent chaque fois ces ruisseaux indomptés.
Puis roulent doucement, ces vagues en paliers
qui vont s'accumulant en des eaux agitées.
Salées sont ces rivières dont la source est douleur,
sucrés ces souvenirs, ces visages en couleurs.
Un léger tremblement pousse encore le ru
vers sa course inchangée, au creux d'un lit discret.
Le long d'un ravin lisse disparaît à la vue
ce filet facétieux, porteur d'un lourd secret.
De blessures assassines et douleurs nécessaires
naissent les caractères et les constats amers.
Puis reparaît le flot, dévalant les collines
en un trait scintillant, pour encore se grouper,
au bout d'un roc saillant, rond et aux courbes fines.
Enfin perlent des gouttes de ce menton crispé.
Salées sont ces rivières, amères sont les douleurs
quand ces doux souvenirs s'en vont encore en pleurs.
© LAFFREUX 2000
