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Elle serait là, nous y serions. N'importe où, là où pourraient se partager nos silences et nos soupirs. Des heures durant sans vraiment parler.
Juste là pour que le temps s'écoule, peut-être en oubliant de nous emmener avec lui. Un murmure, un chuchotement : ni cri, ni plainte. Rien qu'un
pays imaginaire où le reste du monde ne peut entrer. Et je pourrais l'avoir là, au creux de mon épaule. La respirer longtemps, la sentir vivre
encore et l'enlacer toujours. N'avoir enfin que peu de choses à lui dire, tant elle me devine, et lire en elle tout ce qu'elle est et tout ce
qu'elle vit, sans besoin de l'entendre. Bien peu de mots en fait, qui aient de l'importance : seulement trois pour elle. Si connus, si usés,
mais les lui souffler doucement, un peu par surprise, avant de laisser se reposer sur nous le silence. Dans une câline expiration lui offrir
mon cœur, lorsqu'elle entend, tout bas, que je lui dis " je t'aime ". Rien que ce doux murmure pour qu'elle s'abandonne et que se poursuive
cette douce inertie amoureuse. Des journées entières goûter ce simple plaisir de n'être plus seul et ne demander rien d'autre que sa présence,
sa chaleur.
© LAFFREUX 2000